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Skier en Asie centrale : hors des sentiers battus 

    Sommet de la vallée de Suusamyr, Kirghizistan

    Skier en Asie centrale : hors des sentiers battus

    Cet article est rédigé par le guide de montagne Shams Eybert-Berard sur ses aventures à travers plusieurs pays d'Asie centrale.

    Photographie principale par Stéphane Guins

    www.shamsguidemontagne.fr

    @guidehautemontagne.shams

    @stephguins

    L'Asie centrale… Officiellement, l'Asie centrale est un territoire formé de pays dont les noms se terminent par « stan », tous ces pays que seule une poignée de personnes peuvent situer sur une carte. Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Tadjikistan et Kirghizistan.

    Carte 1 : Carte officielle de l'Asie Centrale

    L'UNESCO donne une meilleure définition à mon avis ; il fixe des frontières immatérielles en fonction du climat. On peut donc y ajouter le Sud de la Sibérie, la Mongolie, le Tibet, ou plus largement l'Est de la Chine, le Nord de l'Inde, le Nord du Pakistan, l'Afghanistan et enfin une partie de l'Iran.

    Carte 2 : Carte de l'Asie Centrale selon l'UNESCO

    Le ski en Asie centrale, c'est avant tout un voyage, au sens large. Voler n’est plus anodin de nos jours. Moralement, on se rend compte que la pression contre les voyages longue distance augmente de plus en plus. Il est de la responsabilité de chacun de trouver ses raisons, ses motivations pour le faire. Pour moi personnellement, il est devenu évident que je ne voyage pas uniquement pour la poudreuse. C'est aussi important de rencontrer des gens formidables, de découvrir des paysages, des hébergements et des sites différents.

    Soirée dans une yourte en Mongolie, je porte un loup sur cette photo (Photo : Thomas Guerrin)

    Charlotte avec la foule en Iran

    Dans une station de ski kirghize, avec les riders locaux

    Devant la maison qui nous a accueilli dans les montagnes kirghizes

    Repas chez un berger iranien, Neymat

    En Asie centrale, les chutes de neige sont massives en début de saison (novembre et décembre). Des anticyclones s'installent alors, permettant à la neige de rester longtemps froide et légère. Ainsi, en plus de la poudreuse tout au long de la saison, le temps est généralement ensoleillé. L'inconvénient est que le manteau neigeux n'est pas du tout stable ; tu ne peux pas tout avoir. Franchement, pour nous, Européens, avons-nous vraiment besoin de voyager aussi loin pour faire du bon ski ? Mieux vaut attendre sagement la fenêtre idéale et profiter de LA séance de l'année à La Grave ou aux Grands Montets, ou encore profiter du mythique "Retour d'Est" (phénomène météorologique qui se traduit généralement par de fortes chutes de neige) dans le Queyras. Il y a moins de dangers à skier près de chez soi qu'à l'autre bout de la planète.

    Virage à 6000m au dessus de la plaine chinoise de Muztagh-ata (Photo Stéphane Guigne)

    Sur les pentes du Cirque des Cèdres, Liban

    Vallée de la Bekaa, à la frontière avec la Syrie

    Vallée de Suusamyr, Kirghizistan

    Les glaciers du canyon de Barskoon, au Kirghizistan

    Sur les pentes du mont Erciyes, Turquie

    Sur les pistes près de la capitale kirghize, Bichkek

    La beauté d'un voyage en Asie centrale réside dans ce qui est différent de chez soi ; habitudes, coutumes, gens, rythme de vie. Quelle incroyable surprise, en route, d'arriver à un petit village avec sa mosquée à l'heure de la prière, et de se voir offrir du thé chaud par un berger iranien assis sur des tapis ; échangeant un regard, un sourire. Quel bonheur total de skier à 4000m sur les sommets kirghizes et une heure plus tard, de profiter d'un rayon de soleil au bord du lac Issik-Kul en regardant les enfants se baigner avec les chevaux. Quand la journée est finie, il est temps d'oser frapper à une porte : привет как дела моя палатка, твой сад (Priviet, kak dela ? Moy palatka, tvoy pak) ou "Hé, comment vas-tu ? Ma tente, ton jardin ? " et étant constamment invités à rester chez eux.

    Réparer le moteur de notre 4x4 au Kirghizistan

    Camp à Muztagh-Ata, Chine (Photo : Stéphane Guigne)

    Après au Liban, place au kebab (Photo : Stéphane Guigne)

    Face aux mers au Liban (Photo : Stéphane Guigne)

    Camp de yourtes à l'Extrême-Orient du Kirghizistan

    Immensité blanche du Kirghizistan

    La Mongolie occupe une place particulière dans mon cœur ; J'y ai vécu l'un de mes voyages les plus étonnants, à vélo et à ski pendant un mois. A travers les steppes, nous dormions dans des yourtes au jour le jour avec le sentiment d'être arrivés au bout du monde connu. Là encore, j'ai ressenti plus d'émotions en rencontrant les locaux, en partageant des moments de traite des chèvres ou en admirant les aigles chasseurs que lorsque nous avons atteint le sommet du pays, le Mont Khuiten à 4374m.

    Faire du vélo en Mongolie, non loin d'Olgii à l'Ouest

    Rencontrer des enfants en Mongolie

    Devant la yourte qui nous a accueillis pour deux nuits

    Camp de base au Mont Khuiten, Mongolie

    L'avenir est fait de projets, de rêves et d'émerveillements. Quand cette crise sera passée, mes skis m'emmèneront à nouveau en Asie centrale, au Ladakh où les montagnes de 6000m sont partout. Ou au Kazakhstan, terre oubliée, qui compte de nombreux domaines skiables attractifs, et des habitants accueillants.

    Mosquée Bargah Sevom au pied du Damavand, un volcan iranien à 5600m

    Dans le bazar iranien

    Des couleurs vives en Iran

    Incroyable diversité de paysages dans le désert, à quelques heures de Damavand (5610m)

    Baalbek, Liban

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